Les constructeurs de pages (ou page builders) on pris tellement d’importance en peu de temps qu’il devient impossible de les ignorer. La question épineuse est de savoir dans quels cas les utiliser, et surtout lequel choisir lorsqu’on est une agence web.
Sommaire du cours
Mais attendez, le but de cette formation n’est pas justement de tout faire soi-même ? Oui, mais voilà, le souci c’est que les constructeurs de pages sont devenus tellement puissants, qu’il est difficile, voir impossible de ne pas les prendre en considération pour vos projets clients.
Et ce même si vous êtes en agence !
En début de formation, j’ai remis en cause l’utilité de faire du sur-mesure face aux constructeurs de pages, du fait qu’ils permettent beaucoup de choses sans coder. J’ai notamment constaté qu’il y a toujours besoin de développement spécifique, et que c’était d’ailleurs une compétence recherchée.
Enfin, j’ai conclu en disant qu’aujourd’hui, il existe une approche hybride entre les deux mondes : utiliser des constructeurs, tout en proposant du sur-mesure pour les parties spécifiques.
C’est justement ce que l’on s’apprête à voir !
Les agences ne peuvent plus passer à côte des page builders
Même si dans l’idéal le top est de tout faire sur mesure, dans la réalité les choses sont tout à fait différentes.
Il y a déjà le problème du budget. Il faut donc souvent faire au mieux, pour finir le plus vite possible. En dessous d’un certain prix, on ne va pas pouvoir proposer du fait maison.
Il y a aussi le souci de la pluridisciplinarité du web. Le client ne va pas tout dépenser dans le développement du site. Il y a aussi le marketing, la comm, le référencement naturel, le design…
Du coup, le développement n’est pas la priorité. En tous cas sur des projets assez communs qui ne nécessitent pas de réinventer la roue à chaque fois.
De grosses agences web font appel aux constructeurs de page dans certains de leurs projets. C’est notamment le cas de l’agence BeAPI à Paris, qui propose à certains de leurs clients un site créé à partir d’Elementor, avec toutefois des éléments et parties développées sur mesure pour correspondre à 100% au besoin.
BeApi est la plus grosse agence spécialisée WordPress en France avec plus de 30 salariés. Du coup, s’ils arrivent à proposer ça à leurs clients gros comptes, vous aussi !
Une autre grosse agence Française, Whodunit a eu la même approche dans le passé. Mais aujourd’hui, ils ont décidé de fabriquer l’intégralité de leurs sites à partir de l’éditeur visuel Gutenberg et avec des blocs sur mesure.
Cette approche leur a demandé un peu plus de temps, mais aujourd’hui, elle s’avère gagnante.
En tous cas, il n’y a pas qu’une seule façon de faire, et justement c’est parfois difficile de prendre la bonne décision. Surtout qu’un tel choix technologique va avoir un impact à long terme sur votre agence, dans le sens où vous n’allez pas tout changer tous les mois.
Avant de vous donner mon avis sur la question, laissez-moi d’abord vous présenter brièvement les principaux constructeurs de pages.
Les principaux page builders du moment
Parmi les solutions existantes, on a l’embarras du choix, et chacun y va de ses propres arguments. Je ne vais pas faire une présentation trop détaillée de chaque solution car ce n’est pas le but ici, mais simplement vous lister les solutions majeures.
Divi
Divi est l’un des plus anciens constructeurs de pages, qui date de l’époque des thèmes premium. Il a beaucoup évolué depuis et est aujourd’hui le concurrent direct d’Elementor. C’est à la fois un thème et une extension et il n’est disponible que sous licence à partir de 89$ par an.
Il a aussi ses défauts. Ayant du rattraper son retard technologique face à Elementor, il ne se positionne plus en position de leader, mais de poursuivant. Beaucoup ont du mal avec son interface assez originale. Il souffre également de soucis de performance en mode édition, et d’une traduction française catastrophique.
Elementor
C’est l’un des plus récents, et pourtant il a connu une ascension rapide et fulgurante dans l’univers WordPress. C’est aujourd’hui le page builder le plus utilisé avec plus de 4 millions d’installations actives.
Il est très apprécié du grand public car c’est un builder freemium, avec une version gratuite et une version pro qui démarre à 49$ par an pour un site, et 199$ pour 1000 sites.
Les développeurs et les agences l’apprécient également car il dispose d’une API bien fournie pour développer des widgets sur mesure.
Beaver Builder
Beaver est un constructeur qui a acquis une bonne communauté et a dépassé le million d’installations actives. Mais sa progression a freiné depuis l’arrivée d’Elementor.
En terme de tarifs, il commence à 99$ pour un nombre de sites illimités.
Oxygen builder
Oxygen est un builder dédié aux développeurs. Son approche se veut plus propice à la modification et l’adaptation, et il semble se concentrer sur des aspects techniques tels que les performances et la prise en charge des dernières technologies (notamment le CSS).
Il a justement été conçu pour les professionnels plutôt que le grand public, comme en témoigne son interface un peu plus chargée que les autres.
C’est donc un builder à surveiller. Il n’est pas gratuit puisqu’il coute 99$ mais dispose d’une licence à vie.
Gutenberg
Et pourquoi pas utiliser l’éditeur natif de WordPress (Gutenberg) ? C’est le choix qu’à fait l’agence Whodunit, comme on a pu le voir précédemment.
Mais le souci c’est que Gutenberg n’est pas encore un page builder, et il faudrait pas mal de développement spécifique de votre côté pour palier aux manques.
L’avantage indéniable c’est qu’il est parfaitement intégré au coeur de WordPress, et qu’il est extensible avec une documentation bien fournie. Par contre, tout se fait en React et non plus en PHP.
Donc pour l’instant, à part si vous êtes une grosse agence, ce n’est pas forcément la meilleure piste.
Les autres : WP Bakery…
Et bien sûr, la liste n’est pas complète. Il en existe d’autres comme Visual Composer, devenu WP Bakery, mais ils sont devenus marginaux en terme de fonctionnalités et de parts de marché. Ce n’est donc pas vers eux qu’il faut se tourner aujourd’hui.
Page builder ou Theme builder ?
De plus en plus, la terminologie change : on ne parle plus de constructeurs de page, mais carrément de constructeurs de sites (ou thèmes).
C’est parce que les outils ont tellement évolué, qu’ils ne se limitent plus à proposer la mise en page d’une publication, mais carrément de tout le site : le header, le footer, les pages d’archives.
Et même désormais les pages e-commerce (produits, rayons, commande…) !
Du coup, les thèmes ont perdu presque tout leur intérêt ! D’ailleurs Elementor propose le thème Hello, qui est une base vide, afin que le constructeur prenne le relai sur tous les aspects du site (mise en page, réglages, couleurs…)
C’est une bonne chose, car du coup l’outil centralise tous les aspects de la création graphique du site en une seule interface.
Finis donc les aller-retours incessants entre l’outil de personnalisation, les réglages du site, du thème et la page à construire.
Quel Page builder choisir pour votre agence ?
Bon et bien du coup, quel constructeur choisir dans tout ça ? La question n’est pas évidente, et la réponse n’est pas définitive, même si une tendance se dessine…
Selon moi, la bonne réponse est Elementor. Du moins aujourd’hui.
En effet, les technologies évoluant rapidement, on n’est pas à l’abri de changements majeurs d’ici les prochaines années. Il est donc important de tenir une veille technologique régulière.
Elementor est également le choix de l’agence BeAPI, et je laisse la parole à Alexandre Sadowski, lead developer, qui va nous exprimer ses arguments principaux :
J’aime beaucoup ces 4 arguments, car ils sont très puissants :
- Tout d’abord la communauté autour d’Elementor, avec 4 millions d’installations actives ;
- Mais aussi l’écosystème avec l’API développeurs, les add-ons, les nombreux tutoriels ;
- On peut également mettre en avant les levées de fonds de plusieurs millions de dollars, rassurantes ;
- Et enfin l’intégration parfaite à WordPress, et aux extensions comme ACF ou Yoast.
La puissance d’une communauté et d’un écosystème sont aussi les principaux facteurs qui donnent autant de succès à WordPress.
J’ai accompagné et formé plusieurs agences et entreprises qui souhaitaient réussir leur passage à WordPress (WebCD, Raccourci, SFAM, SWAT…) et à chaque fois qu’on a abordé l’approche hybride, la décision s’est toujours portée sur Elementor.
D’ailleurs, si vous recherchez un accompagnement ou une formation WordPress en intra, contactez-moi !
Malgré tout, ce choix pourrait ne pas vous convenir. Il faut prendre une décision en fonction de vos contraintes, vos besoins spécifiques, et vos affinités avec la philosophie et l’ergonomie.
Bien, j’espère que vous y voyez plus clair désormais. Utiliser un constructeur de page ? Bien souvent, c’est obligé. Vous pouvez toujours faire de l’hybride quand c’est nécessaire, donc vous ne serez pas bloqué par les contraintes techniques du cahier des charges.
Quel constructeur choisir ? Tous les arguments vont aujourd’hui en faveur d’Elementor. Mais est-ce que ce sera éternellement le cas ? Les choses bougent vite, donc il sera essentiel de continuer votre veille et rester ouvert même une fois votre décision prise.
Dans le prochain cours, on va justement commencer à voir comment mettre en place cette approche hybride, via un simple shortcode dans un premier temps, et ensuite via un widget personnalisé d’Elementor.
Nicolas Bouquet
Le 14 mai 2020
Bonjour Maxime,
J’utilise Elementor sur plusieurs sites, mais son gros moins c’est le code généré et ses performances.
Les div imbriquées sont légions et les appels css/js très lourds, pour des tas de fonctionnalités qui ne seront pas forcément utilisées.
Je ne recommande donc pas du tout si on est axé performances.
Qu’en penses-tu ?
Maxime BJ
Le 14 mai 2020
La performance ne se juge pas au nombre de div, même si je suis d’accord qu’Elementor en utilise beaucoup. Une fois l’éditeur fermé, il n’y a pas tant de scripts que ça chargés en front. Avec un système de cache qui propose la concaténation et la minification des fichiers, ça corrige entièrement le problème. Je peux avoir des sites très performants avec Elementor, WP Rocket et Imagify du coup.
Ce ne sera jamais aussi propre qu’un site entièrement fait sur mesure bien évidemment.
Axel
Le 18 juillet 2020
Je suis assez d’accord avec Nicolas sur les performances d’Elementor, c’est pour ça qu’on s’est tourné vers oxygen ! D’ailleurs il est bon de préciser qu’on tend de plus en plus à aller vers des sites builder plutôt que des pages builder !