Les extensions, ou plugins, sont indispensables à tout projet WordPress, car elles nous évitent de réinventer la roue à chaque fois. certaines sont gratuites, et d’autres sont payantes. On va voir dans ce cours comment bien les choisir.
Sommaire du cours
Formulaires, diaporamas, performances, référencement… Il existe des extensions (ou plugins) pour tout, et parfois n’importe quoi. Toutes ne se valent pas, et toutes ne sont pas gratuites.
Heureusement, il y a tellement de concurrence que cela force les développeurs à créer des produits toujours meilleurs !
Malgré tout on trouve toujours notre bonheur, mais pour cela il va nous falloir une bonne méthodologie.
Je vais commencer par vous toucher un mot sur cet énorme business des extensions WordPress, on va ensuite distinguer les 3 principaux types d’extensions selon leur business model, puis on verra enfin comment bien les choisir.
L’énorme marché des extensions WordPress
Les extensions répondent tantôt à des besoins communs, et d’autres fois à des besoins très spécifiques. Et avec WordPress qui représente plus de 35% du web, Il serait donc illusoire de penser que tous les plugins sont gratuits.
En effet, le marché des extensions WordPress est un business énorme qui a créé de nombreux emplois et de nombreuses entreprises.
On dénombre aujourd’hui plus de 50 000 extensions rien que sur le répertoire officiel de WordPress.
Il faut considérer WordPress comme une plateforme de base, sur laquelle on va venir imbriquer de nouvelles fonctionnalités selon nos besoins. Et du coup, pour y répondre, il faut des développeurs. Mais pas seulement. Lorsqu’un produit marche, il faut aussi apporter un support efficace et rapide. Ça fait d’ailleurs partie du prix d’une extension premium : un accès au support prioritaire pour poser vos questions.
Du coup, certaines des entreprises derrières les extensions sont parfois assez grosses, comme chez Yoast par exemple qui compte plusieurs dizaines d’employés :
On retrouve des équipes de toutes tailles et des entreprises dans le monde entier. Il y a par exemple une vingtaine de personnes chez WP Media (WP Rocket et Imagify). Mais il y a aussi des services web qui tournent autour de WordPress, des Services Saas (comme ManageWP ou Weglot), des hébergeurs spécialisés…
L’écosystème économique qui gravite autour de WordPress représente des centaines de milliers d’emplois et des milliards de dollars.
Donc même si en théorie vous pouvez vous contenter d’extensions gratuites pour des projets simples, il faudra sûrement passer à la caisse à un moment ou à un autre lorsque vous aurez des besoins plus spécifiques. Il faut donc bien le prendre en compte sur le budget d’un projet client.
Les grandes familles d’extensions
Les plugins abordent un nombre incalculable de thématiques différentes, mais si on regarde du côté financier, alors on peut les classer sous 3 familles principales :
- Les gratuites, que l’on retrouve sur le répertoire officiel ;
- Les premium, payantes et que vous ne retrouverez pas sur le répertoire ;
- Les freemium, gratuites mais dont certaines fonctionnalités sont bloquées afin de promouvoir la version premium ;
- Et une quatrième un peu spéciale : les add-ons.
Les extensions gratuites
Les extensions gratuites sont disponibles sur le répertoire officiel de WordPress. Du coup vous pouvez les consulter depuis wordpress.org, et même directement depuis votre site, dans Extensions > Ajouter.
À priori, n’importe qui peut ajouter son extension dans ce répertoire, après avoir passé une vérification de routine. Par contre il y a une règle principale à respecter : votre extension doit être gratuite.
C’est pour cela que vous ne trouverez pas d’extensions payantes sur le répertoire WordPress.
Les extensions premium
D’autres extensions sont payantes, et on les appelle premium. Comme on l’a vu, il y a un gros business autour des plugins premium qui nécessitent en général des équipes de développeurs et de support à plein temps.
Comme elles ne sont pas autorisées sur le répertoire officiel, il faut les trouver ailleurs. Et cela va dépendre des extensions. Pour les plus connues d’entre-elles, elles sont vendues directement depuis leur site officiel.
C’est le cas pour WP Rocket, Yoast, Gravity Forms et bien d’autres…
Du coup, elles ne peuvent pas compter sur les sources officielles pour faire leur marketing et ont dû redoubler d’efforts pour se faire connaitre.
Au niveau des tarifs, le business model est souvent le même : une formule pour un 1 seul site, puis des formules 3,5, 10 et sites illimités qui sont très avantageuses pour les agences.
Une licence vous permet en général d’accéder à des fonctionnalités exclusives, 1 an de mises à jour vers les nouvelles versions, et 1 an de support prioritaire si vous avez des questions.
D’autres développeurs ont fait un choix complètement différent et ont décidé de vendre leur extension sur des places de marché, afin d’obtenir plus de visibilité et trouver plus facilement un acheteur.
Et l’une des places de marché les plus connues est Codecanyon, le petit frère de Themeforest.
On y trouve de tout : de grosses extensions comme le Slider Revolution, et des plus petites, répondant à des besoins ultra spécifiques. Mais on ne sait jamais si derrière il n’y a qu’un seul développeur, ou plusieurs, et si le projet est maintenu ou non.
En général lorsque un développeur d’extension a un produit qui marche, il va plutôt le commercialiser de son côté. Donc j’aurai tendance à éviter cette plateforme, et n’y aller qu’en dernier recours. Mais ça ne veut pas dire pour autant que vous n’y trouverez pas votre bonheur.
En ce qui concerne le e-commerce, vous trouverez des extensions premium sur la place de marchée officielle de WooCommerce. Les conditions d’accès pour les développeurs y sont plus strictes, mais il en résultet des plugins de meilleure qualité pour votre e-boutique.
Les extensions freemium
Et enfin, il existe un troisième type d’extension, les plugins freemium. Ils sont à la base gratuits, et disponibles depuis le répertoire officiel, mais ne proposent q’un nombre limité de fonctionnalités : certaines sont bloquées et il faudra donc acheter une licence pour en profiter dans son intégralité.
C’est le cas par exemple pour Elementor qui propose son constructeur de pages gratuitement. Mais ceux qui veulent l’éditeur de sites et des widgets supplémentaires, devront payer.
Pour certains, la version gratuite sera amplement suffisante et il n’y aura jamais besoin de payer. Mais pour les « power users » et les agences web, il faudra sûrement passer à la caisse.
C’est une très bonne façon de se faire connaitre : vous offrez gratuitement des fonctionnalités afin de gagner en visibilité sur le répertoire officiel, puis vous proposez ensuite une version plus complète à ceux qui en ont l’utilité.
C’est ce qui permis à Elementor d’atteindre aussi rapidement les 4 millions d’installations actives.
Un utilisateur gratuit n’est pas un client perdu pour autant : s’il est content de votre produit il en sera un promoteur indirect.
Les add-ons d’extensions
Il y a une dernière famille, mais elle est un peu particulière, c’est pour cela que je ne l’ai pas comptée.
Certaines extensions comme Elementor ou Gravity Forms ont tellement eu de succès qu’un écosystème de sous produits a vu le jour, ce sont des add-ons. L’add-on c’est l’extension d’une extension.
Un add-on répond à une problématique ultra spécifique. Du coup la fonctionnalité n’est pas intégrée dans l’extension pour ne pas la transformer en usine à gaz, mais proposée à côté.
Pour Ninja Forms par exemple, il y a des add-ons pour améliorer les formulaires : ajouter du paiement, créer des étapes intermédiaires ou des aiguillages, des quiz, des statistiques…
Les business model sont assez variés en ce qui concerne les add-ons : parfois vous pouvez les acheter à l’unité, et bien souvent ils sont intégrés dans certaines formules premium.
Mais les add-ons ne sont pas forcément officiels : il y a aussi des add-ons créés par des entreprises tierces.
Comment choisir la bonne extension ?
Trouver la bonne extension n’est pas toujours évident. Il faut trouver celle qui répond exactement au besoin, et plus celui-ci est spécifique, plus ça va être compliqué.
Mais il faut en plus se montrer prudent, car une très mauvaise extension est un trou pour la sécurité de votre site. Et puis pour les performances, on va vouloir en limiter le nombre (je reviens là dessus un peu après).
Il ne faut pas les renier pour autant car elles sont essentielles dans vos projets, et vous évitent de réinventer la roue. Voici ma technique pour bien choisir un plugin WordPress :
Astuce n°1 : se baser sur les critères importants du répertoire officiel
Lors d’une recherche d’extension sur le répertoire, vous allez déjà vérifier dans la description que les fonctionnalités correspondent bien à vos besoins. une fois que vous pensez avoir trouvé le bon plugin, il y a certaines données à vérifier pour valider rapidement si votre trouvaille semble sérieuse ou non.
La première, c’est le nombre d’installations actives. Plus il y a d’utilisateurs, plus vous pouvez avoir confiance (en théorie). Mais pour autant il existe de nombreuses extensions qui ont peu d’installations actives mais qui valent tout de même le détour.
Il faut également regarder du côté de la date de dernière mise à jour. Si une extension n’est plus maintenue depuis trop longtemps, il y a anguille sous roche.
Enfin, il y a la note. Une extension très bien notée est souvent un gage de qualité. Après tout les internautes sont réputés pour écrire des avis seulement lorsqu’ils ne sont pas contents.
Donc s’ils prennent le temps d’écrire un avis positif, c’est bon signe !
Au delà d’être déçu par une extension, il y a les risques pour la sécurité de votre site. En effet, en utilisant une extension pas mise à jour depuis longtemps ou mal notée vous augmentez les risques de failles. Pour cause, la plupart des attaques qui visent WordPress utilisent des failles causées par les extensions.
Bref, ces données sont importantes mais il ne faut pas compter que sur elles. Voici d’autres astuces pour sélectionner la bonne extension.
Astuce n°2 : lire des comparatifs sur le net
Pour vous faire un avis plus éclairé, alors il va falloir chercher des articles et des comparatifs sur le net. Vous en trouverez en français sur le site WP Marmite par exemple.
Mais il est bien de ne pas s’arrêter à un seul article, et en lire plusieurs pour se faire un avis plus objectif. Ne vous limitez pas aux ressources en français, car il y a beaucoup plus de sites anglais. Souvent les comparatifs n’osent pas vraiment prendre parti mais indiquent à minima les avantages et inconvénients de chaque solution comparée.
Attention aux articles sponsorisés et aux liens d’affiliations
Par contre attention ! Certains articles sont sponsorisés, c’est-à-dire qu’une personne a payé pour publier un article élogieux sur son extension. Il n’y a donc aucune objectivité dans ce genre d’article.
D’autres articles contiennent des liens d’affiliation, du coup l’auteur pourrait avoir tendance à mettre en premier le produit susceptible de lui rapporter le plus. Un lien d’affiliation marche comme ça : lorsqu’un internaute achète un produit à partir d’un lien sur un article, son auteur récupère une petite commission sur la vente.
Et le plus mauvais élève, c’est sûrement WPBeginner, qui conclut que le meilleur plugin de formulaires est WPForms. Mais après une rapide recherche, on se rend compte que l’auteur du blog est aussi le créateur du plugin !
C’est un beau conflit d’intérêt. Donc en résumé : lisez des comparatifs, mais ne vous faites pas pigeonner pour autant.
Astuce n°3 : faire de la veille, de la R&D et tester soi-même
Du coup, la meilleure façon de choisir une extension reste encore de la tester par vous-même. Et ça va prendre du temps, mais c’est nécessaire.
Au final c’est ce que l’on appelle de la R&D, ou de la veille. Ça fait partie intégrante de notre travail et si votre employeur ne vous concède pas ce temps, alors changez d’employeur !
La veille c’est prendre le temps, en amont de lire des articles et apprendre à trouver des solutions à des futures problématiques potentielles. La R&D c’est prendre en plus le temps de tester des extensions et les essayer sur des minis projets.
De cette manière, le jour où vous arriverez devant un client avec un besoin spécifique, il y a des chances que vous sachiez déjà exactement quelle extension choisir !
C’est du temps qui sera bien investi, mais pour qu’il soit rentable, il faut le prendre en compte dans le prix de chaque projet client.
Pour les extensions premium, c’est un peu plus compliqué, mais sachez que vous avez en général au moins 14 jours satisfait ou remboursé (et très souvent jusqu’à 30 jours). Donc il ne faut pas avoir peur de tester, et demander un remboursement si le produit ne fait pas l’affaire.
Ne cédez pas au piratage ou aux offres trop alléchantes !
Il pourrait être tentant de vouloir pirater une extension, ou l’acheter sur des deals à -80%. En plus de créer un manque à gagner à leurs créateurs, les versions de ces extensions contiennent généralement du code vérolé qui risque de nuire à votre site : liens de phishing, portes dérobées (backdoor). Bref, rien de très recommandable pour votre site.
Combien d’extensions maximum par site ?
À partir de quel nombre considère-t-on avoir mis trop d’extensions sur un site ? C’est souvent une question qui m’est posée, et il n’y a pas de réponses universelle. 10 ? 15 ? 30 ? En réalité cette question ne fait pas sens.
Car ça va dépendre déjà de la puissance de votre hébergement, mais pas que. Certaines extensions n’agissent que dans des pages précises de l’interface d’administration, d’autres seulement en front…
En fait la bonne réponse c’est : le nombre dont vous avez besoin. Évitez juste de mettre 3 extensions pour faire la même chose (3 lightboxes ou 2 extensions de sécurité par exemple). Essayez de vous passez des extensions superflues car moins, c’est mieux.
Mais en réalité, sur WPChef nous avons près de 70 extensions actuellement actives, et elles sont toutes nécessaires (une bonne partie d’entre elles sont d’ailleurs liées à la partie e-commerce).
J’essaie parfois de remplacer certaines d’entre-elles avec du code sur mesure lorsque c’est possible. Mais sinon ce n’est pas très grave. Notre site tourne de manière très fluide alors même qu’il est hébergé sur un serveur mutualisé !
Donc ce n’est pas tant le nombre qui importe, mais surtout leur utilité et la qualité de celles-ci. D’où l’importance de bien choisir ses extensions en amont.
Où trouver les traductions françaises ?
En général, les extensions gratuites du répertoire sont plutôt bien traduites, grâce à une communauté francophone très active.
Si toutefois vous utilisez une extension premium (et donc pas disponible sur le répertoire) dont les chaines ne sont pas toutes traduites, vous pouvez sûrement les trouver sur le site WPtrads.
Depuis 2010 Wp Trads vous propose plus de mille traductions françaises de Thèmes et Extensions pour WordPress
Et si ce n’est toujours pas le cas, alors vous pouvez utiliser Loco Translate pour les traduire directement depuis votre interface d’administration.
Pour savoir comment contribuer aux traductions d’extensions du répertoire officiel WordPress, rendez-vous sur mon cours dédié à l’internationalisation de WordPress.
Qu’elles soit gratuites, freemium ou payantes, les extensions sont indispensables à tous projets WordPress. Maintenant que vous savez où les trouver et comment les choisir, je vais vous présenter dans le prochain cours les extensions indispensables à tout site !
Bertrand
Le 13 février 2021
Bonjour,
J’apprécie votre démarche, vos cours sont très précis et rigoureux. Je suis votre formation dès que j’ai un peu de temps.
Je travaille actuellement sur une boutique en ligne (Woocommerce + WordPress) et j’ai un problème que je n’arrive pas à résoudre avec l’extension Revolution Slider.
Le slider ne s’affiche pas sur Internet Explorer mais s’affiche sur tous les autres navigateurs (du moins Edge, Mozilla, Safari et Chrome). Le slider fonctionnait bien sur Explorer auparavant mais s’est arrêté de fonctionner soudainement.
J’ai tenté plusieurs choses pour rectifier le tir :
– j’ai vidé le cache
– j’ai désactivé toutes les extensions ainsi que le child theme
– j’ai activé Storefront
– j’ai installé le site sur un autre serveur (je travaille avec 02 switch et j’ai réinstallé le site sur 1&1).
– J’ai récréé un slider
Bref je suis à court d’idées…
Est-ce que vous auriez des pistes à me donner pour tenter de résoudre ce problème.
Je vous laisse le lien du site test à partir duquel j’essaie de trouver la source du problème.
Cordialement
Maxime BJ
Le 14 février 2021
Désolé Bertrand, aucune idée. De plus, ce n’est pas vraiment le sujet de la formation ici et je ne peux pas vous assister sur vos problématiques personnelles hélas.
Jade
Le 2 février 2024
Bonjour, j’ai une petite question ! Peut-on utiliser une extension gratuite à partir de quel plan de tarification WordPress ? Merci d’avance !
Maxime BJ
Le 4 février 2024
WordPress est gratuit et open source. Il n’y a pas de plan de tarification du coup.